Homélie 5 octobre 2014 – Ouverture du Synode sur la Famille

Publié le par Recteur de la Basilique du Sacré-Coeur de Marseill

Homélie 5 octobre 2014 – Ouverture du Synode sur la Famille

La Pierre angulaire, c’est le Christ Jésus notre Seigneur. Nous attendons tout de lui, nous recevons tout par lui et en ce dimanche, il nous appelle plus particulièrement à être ces pierres d’angle, ces pierres précieuses, pierres brillant de mille feux, pour être dans le monde, celles et ceux qui construisent et proposent ce royaume d’amour et de paix qu’est l’Eglise et qu’il nous a confié jusqu’à son retour. Cette vigne c’est notre terre ; il nous l’a donnée en fermage. Mais qu’en faisons-nous ? La question se pose avec acuité, avec ces problématiques majeures : réchauffement de la terre, espèces en voie de disparition, guerres, réductions des matières premières, mais de plus, pour être trouvés à l’égal de Dieu, on veut soumettre la création à nos désirs les plus vils et on la manipule à l’envie. L’humain devient une marchandise d’échange, l’enfant un droit, sans se poser la question de son avenir et de son devenir. En fait, on veut se faire plaisir, tout avoir, jouir de la vie, dans l’immédiateté de la réponse, sans penser aucunement à ce qui nous attend dans le royaume des Cieux. A l’image du propriétaire de la vigne, il y a près de 2000 ans, on a tué le Fils. Mais Dieu nous l’a rendu, ressuscité, vivant pour toujours, nous témoignant son amour, faisant de nous tous, des sœurs et des frères du Christ. Ce Dieu nous respecte ; ce Dieu nous aime d’un amour incommensurable. Ce Dieu, notre Dieu, ne nous demandera jamais de tuer en son nom, même si nous nous prenons à penser - et l’histoire est là pour nous le rappeler -, que nous-même, dans les siècles passés avons quelquefois agi ainsi. Mais ce n’était pas Dieu qui le demandait, c’est nous qui mettions Dieu en servitude ! L’urgence, actuellement, est de témoigner d’un Dieu d’amour, d’un Dieu qui veut le bien de l’humanité et tous les croyants doivent s’unir pour en être les témoins. Dans nos familles, l’urgence d’une évangélisation immédiate est la question fondamentale qui se pose de nos jours. Pourquoi tant de chrétiens restent sans prier, sans témoigner, sans se rappeler qu’ils sont baptisés ? Pourquoi cette désaffection de la foi et de la pratique religieuse ? Que nous faut-il encore faire pour inverser cela ? Il faut donner à nos enfants et à nos petits-enfants le sens de Dieu, de ce Dieu qui nous aime, le sens de l’autre, dans le respect et l’amour. Tant de questions se posent dans le monde et dans l’Eglise, pour promouvoir une nouvelle évangélisation, car d’autres voix s’élèvent, et elles sont nombreuses, pour essayer d’obérer, d’obscurcir, d’éradiquer le message d’amour de l’évangile. Mais malgré tous ces blocages, de jeunes couples viennent encore vers notre Eglise pour demander les sacrements, désirant pour leurs enfants le sacrement de la vie en Christ. Ils n’hésitent pas à les inscrire au catéchisme ou dans une aumônerie de collège ou de lycée, ou dans une école catholique. Les parents eux-mêmes se forment soit en paroisse soit au centre diocésain du Mistral, pour pouvoir répondre de l’espérance qui est en eux, même si souvent ces couples sont recomposés à cause d’une séparation ou d’un divorce. A Rome, s’ouvre le synode sur la famille. Après des mois de consultation dans le monde entier sur les questions posées par nos familles et par ce qu’elles vivent, ce synode extraordinaire portera sur le thème suivant : « les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ». Y seront rassemblés : 253 participants, dont 13 couples, 38 auditeurs et auditrices, 8 délégués fraternels, les présidents des 114 conférences épiscopales du monde entier, les chefs des 13 Eglises catholiques orientales et les responsables de tous les dicastères de la Curie romaine. Il est inauguré ce dimanche par une concélébration solennelle présidée par le Pape et durera deux semaines. Elles s’achèveront par la publication d’un « Message au peuple de Dieu », puis, un document final sera remis au Pape François. C’est ce texte qui servira de base pour la préparation du deuxième synode sur la famille, qui aura lieu dans un an. Aussi, nous sommes unis à tous ceux qui participent à ce Synode, et en ce mois du Rosaire, nous prions la Vierge Marie, pour les très nombreux chrétiens qui attendent de l’Eglise, un geste de miséricorde. Le texte servant à ce travail de discernement est structuré en 3 parties, avec 8 thématiques proposées dans le questionnaire. La première partie est consacrée à l’Evangile de la famille, entre le dessein de Dieu et la vocation de la personne dans le Christ, horizon à l’intérieur duquel on relève la connaissance et l’accueil des données bibliques et des documents du Magistère, notamment la compétence de la loi naturelle. La deuxième partie, traite des diverses propositions de pastorale familiale, des défis qui s’y rapportent et des situations difficiles. La troisième partie a trait à l’ouverture à la vie et à la responsabilité éducative des parents, qui caractérisent le mariage entre l’homme et la femme, avec une référence particulière aux situations pastorales actuelles. On s’est focalisé ces dernières semaines, sur l’accueil des divorcés à la communion eucharistique, mais il n’y a pas que cela. Les Pères du Synode vont proposer, ce me semble, une prise de conscience sur ce que nous vivons, sur ce que les couples et les familles vivent, dans un monde pas toujours facile pour l’annonce de l’évangile. J’emprunte ces phrases au dernier paragraphe du document, je cite : « Nous concluons cet itinéraire où nous avons saisis beaucoup de joies et d’espérances, mais aussi des incertitudes et des souffrances, dans les réponses et les observations qui nous sont parvenues, en revenant aux sources de la foi, de l’espérance et de la charité : nous nous confions à la Ste Trinité, mystère d’amour absolu, qui s’est révélé dans le Christ dont l’Esprit Saint nous a fait part. L’amour de Dieu resplendit en particulier dans la famille de Nazareth, point de référence sûre et de réconfort pour chaque famille. En elle brille le véritable amour vers lequel toutes nos situations familiales doivent se tourner, pour puiser lumière, force et consolation. » Fin de citation. Aussi, malgré nos doutes et nos peurs, ne soyons inquiets de rien, et en toute circonstance, comme le rappelle l’apôtre Paul, restons dans l’action de grâce et supplions le Seigneur pour qu’il entende nos demandes. Laissons donc faire l’Esprit-Saint ! Et unissons-nous dans la prière. J-P Ellul.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article