Fête de ND du Laus, refuge des pécheurs. 1er mai 2016.

Publié le par Recteur de la Basilique du Sacré-Coeur de Marseill

Fête de ND du Laus, refuge des pécheurs. 1er mai 2016.

~~Fête de ND du Laus, refuge des pécheurs. 1er mai 2016. Le Seigneur nous rassemble, très nombreux en ce 6ème dimanche de Pâques, fête de Notre-Dame du Laus, refuge des pécheurs où la proximité de ces montagnes magnifiques, aux sommets enneigés, dans ce sanctuaire ou Jésus et Marie vous invitent et vous y attendent pour vous parler au cœur ; le Laus, lieu d’approfondissement, de silence, d’écoute et d’accueil, où l’appel à la conversion nous rejoint en cette année de la Miséricorde. Je voudrais remercier Mgr J-M di Falco-Léandri pour son invitation à venir donner l’homélie ; remercier le Père Ludovic Frère, recteur de ce sanctuaire, les religieuses, les prêtres, diacres et tous les laïcs sont à l’accueil des pèlerins. Et c’est vrai que cela m’a permis de reprendre contact avec Benoîte, sœur Benoîte Rencurel, qui en ces lieux, à vécu de l’amour partagé et reçut avec grande humilité les messages de la Mère de Dieu et les révélations des souffrances de son Fils. D’autant que c’est toujours avec émotion que nous revenons en pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame Laus. Moi-même au retour d’Algérie en septembre 1962, lors de ma première visite et pendant la retraite spirituelle, précédant mon entrée au séminaire à Salérans, j’eus la joie d’être de faire l’expérience « des bonnes odeurs. » Etonné, je sus plus tard, que Marie avait promis de se manifester et de rappeler sa présence en ce lieu béni. Ré -ouvrir la copie authentique du sanctuaire de Notre-Dame du Laus, relire l’ouvrage de Mgr René Combal et de Mme Marie-Agnès Rossi, celui que votre évêque à livré à notre méditation sur la visionnaire du Laus et ses chemins de souffrance et d’espérance qui l’ont conduite vers le silence intérieur que nous recherchons tous, donne bien le ton de la symphonie intérieure de prière et de miséricorde que nous célébrons en ce jour, sous le regard intérieur de St Joseph, alors que commence le mois de prières en union avec Marie. En cette année de la miséricorde, le pape François nous invite à passer la porte sainte placée devant le sanctuaire de N-D de Bon Rencontre, à l’image de ces portes dont nous parle St Jean dans l’Apocalypse, pour être, dans l’humilité, des chrétiens remplis d’amour et d’attention pour ceux qui nous sont proches. Oui, il nous faut être attentif à ce que l’Eglise nous propose dans son enseignement puisé dans l’évangile et tout dernièrement l’Exhortation Amoris Laetitia sur la famille. C’est la confiance, l’espérance, mais aussi la conversion du cœur qui nous sont proposées. Faisons attention de ne pas jeter le trouble ou la discorde autour de nous, mais comme le rappelle le livre des Actes des Apôtres, mais soyons à l’écoute de l’Esprit-Saint à l’œuvre dans nos vies. Il nous permet de nous retrouver comme ce peuple en marche, à la rencontre de son Seigneur, et nous permet d’en être ses témoins. C’est ce que Benoîte Rencurel fut à son époque, celle qui écoute, celle qui accompagne qui montre la tendresse de Dieu, malgré les difficultés, les doutes, les persécutions des jansénistes, les nuits de l’âme ; elle gardera toujours l’espérance au cœur, témoin des paroles que Marie et Jésus lui révéleront : « Si quelqu’un m’aime, nous dit Jésus, il gardera ma parole, mon père l’aimera, nous viendrons vers lui, et chez lui nous ferons une demeure. » Jn, 23) Ce fut souvent difficile de vivre avec ses locutions intérieures, d’en parler, mais elle fut soutenue par les anges, témoins invisibles de Dieu, veillant sur elle, aussi elle a sur attester, simplement ce qu’elle vivait. Le contact avec la nature, sa vie toute simple, le cœur rempli de tendresse pour ses semblables, le tout rythmé par ses temps de prières et de méditations en gardant son troupeau, sa grande confiance et son bon sens de paysanne, firent d’elle à la fois une visionnaire, mais également, un témoin crédible, un vecteur de la tendresse de Dieu, une âme charismatique avec un grand sens missionnaire. Ce ne fut pas toujours facile de pouvoir l’attester, de dire, de vivre les paroles et les secrets que Marie lui révélaient. Percevoir intérieurement les péchés des autres et des vies sans conformité avec l’Evangile, tenter de leur en parler avec retenue, les accompagner par sa prière silencieuse. Sa vie donnée, le cœur et l’oreille ouverte à la parole divine, nous permet de prendre conscience que nous devons être toujours à l’écoute de la Parole de Dieu. Elle a vue et vécue en grande proximité avec la belle dame ; qui lui dira enfin être la Vierge Marie, en témoignera en toute simplicité : « Cette bonne Mère n’a rien de sévère ; son air, ses regards, sa voix, tout est gracieux ; elle attire la confiance et inspire le respect, mais c’est un regard de tendresse ; elle est toujours bonne, on ne peut la voir sans l’aimer. Dès la première fois que j’eus le bonheur de la voir, je ne pouvais penser qu’à elle ; j’étais comme ravie en esprit toutes les fois que le je voyais et je la trouvais toujours plus aimable ». Bonheur de la proximité de Marie durant près de 54 ans, intimité avec celle qui est la toute pure, remplie de lumière, qu’elle écoute et questionne, proximité avec de celle qui a dit oui à l’ange Gabriel dans ce petit village de Nazareth, nous donnant Jésus, que Benoite verra comme un beau poupon, mais qui des années plus tard, en 1669, à la croix d’Avançon, lui apparaitra et se montrera avec ses plaies rédemptrices, dont elle ressentira, tous les vendredis, les douleurs de la passion et de sa crucifixion. Rien ne pourra affaiblir le message du Laus, son rayonnement, ce lieu de réconciliation par excellence, car l’éducation donnée par Marie est christocentrique ; oui, rien ni personne ; même ses ennemis seront confondus, éloignés, remplacés par des missionnaires permettant accueil et écoute, et ainsi la dévotion en sera plus grande tout au long de ces derniers siècles avec une grand aura ; invitant tous ceux qui viennent prier ici, à se recueillir dans le silence, demander des grâces et les recevoir, s’oindre de l’huile de la lampe du sanctuaire pour guérir leurs blessures visibles ou intérieures, se convertir et se laisser réconcilier ! Vous en êtes les témoins, aujourd’hui encore, comme l’étaient très nombreux les diocésains et les fidèles, qui participaient à la reconnaissance officielle de l’origine surnaturelle des faits vécus et relatés par Benoîte, le dimanche 4 mai 2008. Mgr di Falco-Léandri, me suggérait en m’invitant à prêcher aujourd’hui, de montrer la similitude entre Benoîte, et Anne-Madeleine Rémuzat, qui quelques années plus tard à Marseille, depuis son couvent de la Visitation, vécue elle aussi en témoin de la miséricorde et de la tendresse de Dieu. A quelques années de distance, toutes deux perçoivent et écoutent les messages que Dieu leur adresse, y répondent positivement, passent les heures de la nuit, en prière devant le Saint-Sacrement, puisant dans l’adoration eucharistique, force et intrépidité, les laissant « le visage enflammé de l’amour de Dieu », sans parler des souffrances que l’une et l’autre éprouveront tous les vendredis, pour être en union avec Jésus et ceux qui souffrent dans leur âme et dans leurs corps. Ensembles elles ont prévenues les pécheurs, les invitant à changer de vie et de se convertir ; elles sont subi la persécution menées par les Jansénistes qui ne leur ont pas épargnées critiques et quolibets, mais sans fléchir elles furent intrépides : ici au Laus pour montrer avec Marie, le lieu de la conversion du cœur et le refuge des pécheurs et à Marseille, par les dialogues de Jésus, montrant son cœur sacré rempli d’amour et de miséricorde pour tous les hommes et les appelant à changer de vie. Pénitence, cilice, torture intérieure, abandon spirituel, nuits de l’âme, toutes deux associées aux souffrances de la passion du Christ, mais l’une et l’autre travaillant à ranimer la foi catholique au sein du peuple de Dieu, égarés par les doctrines jansénistes ; oui, leurs vies est un acte de foi, d’une foi totale, inébranlable et enracinée dans l’évangile, en toute obéissance à l’Eglise et à leurs évêques. Benoîte meurt le 28 décembre 1718, en la fête des Saint Innocents à 78 ans, alors qu’Anne-Madelaine crée dans son couvent l’Association de l’Adoration perpétuelle et propose les litanies des Saints qui sont actuellement celles de l’Eglise Universelle ; Anne-Madeleine rend son âme à Dieu, le 15 février 1930, à 33 ans ; alors que par elle, Marseille et son diocèse étaient consacrés au Sacré-Cœur en 1720. On pourrait également souligner le lien qui existe entre le Laus, Benoîte, Marseille et la famille d’Anne-Madeleine par ces deux faits : François Malaval, le saint aveugle de Marseille, venait à Notre-Dame du Laus, pour témoigner de l’impact spirituel que ce lieu avait en Dauphiné et en Provence, passant des semaines et des mois pour des temps de récollection. Et c’est vraisemblablement par son entremise, que la famille Rémuzat, originaire de Seyne-les-Alpes, fut choisie, pour accueillir et loger Benoîte lors de son séjour à Marseille, alors qu’elle fuyait la guerre. La Vierge Marie ici, le Sacré-Cœur à Marseille, comme un fil rouge, qui nous permet de prendre conscience de la tendresse et de l’amour de Celui qui nous donne sa Mère sur la croix, mais aussi Marie qui nous dit, comme aux noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ». D’ailleurs dès demain, la session mariale, prêchée par Mgr Léonard, évêque émérite de Malines-Bruxelles : « Marie Mère de Miséricorde », continuera d’en approfondir le message. Toutes deux attendent que l’Eglise reconnaisse leurs vies d’abnégation, et leur proximité de Dieu ; deux missionnaires de l’amour miséricordieux, deux témoins inlassables de sa tendresse et des grâces obtenues par leur intercession auprès de celui qui est Amour, écoutant avec l’oreille du cœur, dont nous parle le pape François. Désormais, à Rome, à la Congrégation pour les Causes des Saints, nous avons déposé le témoignage de leurs expériences mystique et nous attendons dans la confiance et la prière un signe du ciel. Témoins de paix, depuis le royaume, elles nous ouvrent la route en cette année de la Miséricorde en nous disant : « N’ayez pas peur, marchez à la rencontre du Seigneur dans la paix que Jésus vous a promis. Que votre cœur ne soit pas bouleversé, ni effrayé, il s’en vers le Père vous préparer une place auprès de lui. » Et pour conclure le texte qui accompagne et présente la sculpture de Samuel Yal, faite de céramique, de fer, de plomb et d’or, qui se trouve dans la chambre de celle qui, invisible, est présente parmi nous. : « Benoîte façonnée de l’argile d’Adam, son corps vêtu de tôle est comme chargé de sa propre finitude. Si elle domine le plomb du mal, ce n’est pas dans la lévitation, mais dans une offrande toujours redonnée, à laquelle Dieu répond par le Souffle qui la soutien au cœur d’un combat toujours accepté. Transfigurée par la force invisible de la prière, la lutte devient victoire et la peur de la mort, dans l’or impérissable de la foi, accède à l’espérance. » Les personnes que Benoite recevait et voyait « agréablement » c’étaient ces simples, qui ont la foi et que Dieu exauce ! Qu’il en soit ainsi pour nous tous. Amen. MgrJean-Pierre Ellul Basilique du Sacré-Cœur de Marseille.

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