Grand Messe en la paroisse Saint-Charles (I. M)

Publié le par Recteur de la Basilique du Sacré-Coeur de Marseil

Paroisse St Charles – Dimanche 20 janvier 2013.

Textes :  Lettre de St Paul aux Romains, 12, 6-16. - Evangile selon St Jean, 2, 1-11.

2ème dimanche après l'Epiphanie. (Liturgie selon le missel de 1962.)

+ Au nom du Père, du Fils et du St Esprit.

Frères et Sœurs,

        Les noces de Cana. ! Comme les choses sont bien faites par le Seigneur. Alors que la semaine dernière, la Sainte Famille était proposée à notre prière et à notre méditation, c’est en ce dimanche, le miracle de Cana qui s’opère sous nos yeux ! Jésus est invité au mariage de deux jeunes époux. Un homme et une femme s’unissent sous le regard de l’Eternel, font alliance avec lui, rappelant les épousailles de Dieu avec l’humanité, comme le note si bien le Livre d’Osée, une union, pour fonder une famille et accueillir les enfants que le Seigneur leur permettra d’avoir.

        En ces temps troublés, où notre civilisation est mise à mal, où nos fondements chrétiens et nos textes les plus sacrés sont moqués, galvaudés et décriés, le Seigneur vient nous redire son amour et nous demander de tenir ferme dans l’espérance, pour que nous soyons des témoins intrépides de la foi.

Près d’un  million de personnes, de tous âges confondus, dimanche dernier, à Paris, ont redit haut et fort, que nous ne laisserons pas faire, et que, jusqu’au bout, nous affirmerons, mais est-ce nécessaire, qu’une famille : c’est un père et une mère ? Je ne vois pas où est la discrimination, dans l’affirmation, de ce que dès les origines, la Genèse nous rappelle : il les créa hommes et femmes et à cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, dit Jésus, dans les évangiles de St Matthieu et de St Marc, et tout deux ne feront plus qu’un.

Alors, puisque nous réfléchissons et méditons sur ce texte des noces de Cana, qu’auraient dit les disciples, et Marie, si dans l’assistance on était venu dire, comme on l’a entendu hier et comme je l’ai lu ce matin dans la presse : « Jésus est né d’une procréation miraculeusement assistée ».

Vous imaginez un instant, si l’un des manifestants, ou un homme politique avait parlé ainsi du Coran ? D’abord, il aurait eu peur de le faire, ensuite, il y aurait eu un tollé dans la presse et les médias et les musulmans l’auraient pris pour une insulte. Mais « insulter » les chrétiens, les catholiques, c’est comme si cela allait de soi ! Et bien non !

Nous ne sommes pas d’accord et nous le disons haut et fort, car ce n’est pas être rétrograde, que de vouloir que l’on nous respecte.

        Peut-on entendre et lire ceci, sans réagir ? Au risque de faire de la publicité à celui qui l’a prononcé, (mais c’est à la portée de lecture de tout un chacun), peut-on lire ceci sans réagir ? "Le débat actuel, est pollué par une déferlante réactionnaire,des combats moraux d’arrière-garde, et des mots d’ordre d’un autre siècle. Cette loi pour le mariage pour tous, estla seule qui pourrait être qualifiéede naturelle : elle participeau développement de l’émancipation humaine. C’est un droit fondamental : celui de la reconnaissance de toutes les formes de famille. On ne reculera pas sur des valeurs de justice et de progrès". (La Provence – 20 février 2013).

        Est-ce un progrès, quand on veut supprimer du Droit, les notions de père et de mère, pour y mettre parent 1 ou parent 2 ? Est-ce un progrès, quand on touche aux bases fondamentales du Droit, pour quelques personnes, et parce que c’est une promesse électorale ? Non, c’est un recul de civilisation.

Frères et Sœurs, je cite encore cette dernière phrase : "Pendant que l’on se bat dans les écoles publiques, pour lutter contre l’homophobie, honte à la direction de l’Enseignement Catholique, qui instrumentalise les enfants". (La Provence – 20 février 2013).

On se croit revenu au début du XXe siècle, tant les propos sont inadaptés et faux. Le Conseil Permanent de la Conférence Episcopale des Evêques de France, met en garde en écrivant : Une majorité politique ne peut, sans dommage pour le bon fonctionnement démocratique, ignorer les réactions que suscite chez tant de nos compatriotes, le projet d'une telle « réforme de civilisation ». La mission du politique est d'offrir le cadre d'une authentique réflexion sociale sur ces questions majeures que sont la transmission de la vie et la nature des liens humains. C'est pourquoi nous souhaitons, qu'à l'occasion du débat parlementaire, les élus et les politiques proposent des solutions et des formulations qui soient respectueuses du caractère hétérosexuel du mariage, de la filiation et des personnes homosexuelles. Pour notre part, comme évêques, nous invitons les communautés catholiques, à poursuivre la réflexion sur ces enjeux fondamentaux. (Conférence des évêques de France - 16 janvier 2013).

        C’est pour cela, Chers Frères et Sœurs, que je me suis permis de rappeler ces quelques réactions, non pour juger les personnes, le Christ ne l’a jamais fait, mais pour nous permette de continuer de prier, comme nous l’avons fait, (nous, qui ne pouvions participer à la manifestation de la semaine dernière à Paris), à prier pour que le bon sens l’emporte, et pour que nos valeurs chrétiennes soient respectées.

Puis-je rappeler ce que je disais déjà, dans l’homélie des Messes de la Nativité au Sacré-Cœur ?

«… Nous-mêmes et nos familles, nous ne pouvons pas vivre dans l’incertitude, toujours en train de nous « déconstruire », pour trouver quoi ? L’illusion de liberté ? Une recherche stérile du « rien » ? Non, car nous sommes créés par lui, créés par amour, créés hommes et femmes. Et désormais, nous voudrions contester cette réalité de la création ?

« Mais, si la dualité d’homme et de femme n’existe pas comme donnée de la création, alors que sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Alors la famille n’existe plus, comme réalité, donnée par le créateur ! Et l’enfant perd la place qui lui revenait jusqu’à maintenant, ainsi que sa dignité ; il devient quoi ? Un objet ? Mais l’enfant n’est pas un objet que l’on veut avoir, sans référence à l’autre ! Là où la liberté «du faire », devient la liberté « de se faire soi-même », on parvient tout simplement, à nier le créateur… Et l’homme même, comme créature de Dieu, comme image de Dieu, est dégradée dans l’essence de son être.»

Voilà comment, en quelques phrases, le pape Benoit XVI a rappelé le principe fondamental de la création et de l’homme, dans ce qui lui est le plus précieux, lors de ses vœux à la Curie Romaine. (décembre 2012).

              C’est vers Jésus, l’Enfant de la crèche que nous nous tournons, pour lui demander de faire de nous tous, chrétiens, catholiques, des défenseurs des valeurs fondamentales de notre identité. En cette année de la Foi et de Nouvelle évangélisation, il est venu le temps de proclamer haut et fort, que nous ne laisserons pas faire ; et même si nous sommes tournés en dérision, même si d’aucuns veulent que nous restions dans nos sacristies, sous couvert de laïcité, nous dirons que la Parole de Dieu, que la Parole du Christ, ne se galvaude pas, qu’elle se respecte, comme l’on respecte les données fondamentales des autres religions, et d’ailleurs nous ne sommes pas les seuls, loin de là, à vouloir ce respect. » (Homélie pour la Nativité de 2012).

Comme à Cana, écoutons la Vierge Marie nous dire : « Faites tout ce qu’il vous dira ! » Et bien nous changerons la haine en respect ; la dérision en reconnaissance de ce que nous sommes, nous catholiques ; la peur en intrépidité, car tout cela, nous ne le faisons pas seulement pour nous, mais pour les générations à venir.

          Que le Seigneur Jésus, change nos eaux dormantes et quelques fois étiolées, en vin nouveau, celui de l’alliance éternelle, celui qui est son Sang, versé pour nous, pour le pardon de nos péchés, qui avec son Corps, viens vers nous en chaque messe, pour fortifier notre foi et faire de nous tous, d’autres Christ, car baptisés et plongés dans sa mort et sa résurrection, nous sommes des êtres nouveaux, appelés par l’Esprit-Saint à témoigner, à temps et à contre temps, de notre appartenance au Christ et à son Eglise.

N’a-t-elle pas les Paroles de la Vie Eternelle ?

Amen.  Mons. J-P Ellul.

Publié dans Paroisse St Charles

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