Homélie pour le 28éme dimanche TO

Publié le par Recteur de la Basilique du Sacré-Coeur de Marseil

 

Ouverture du Synode pour le Moyen-Orient.

 

Frères et Sœurs

         S’ouvre aujourd’hui à Rome et jusqu’au 24 octobre, le Synode des évêques pour le Moyen-Orient ; le thème central en est : « Communion et témoignage », avec le rappel de cette phrase des Actes des Apôtres (4, 32) « La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme. »

        Seront présents 7 patriarches des Eglises catholiques du Moyen-Orient, plus de 150 évêques et archevêques orientaux, auxquels viennent s’ajouter 17 membres nommés par le pape, 36 experts et 34 auditeurs. 

Les dossiers à traiter seront brûlants d’actualité : l’émigration continue des fidèles, la diversité de ces Eglises, les modalités du dialogue islamo-chrétien et les conflits liés à la montée d’un islam radical, car rarement, en effet, les communautés chrétiennes du Moyen-Orient, notamment dans les pays du pourtour méditerranéen, n’ont été aussi menacées.

Ce Synode a été préparé dans la prière, que ce soit en Terre Sainte, dans le Moyen-Orient, dans les différentes parties du monde, mais aussi ici à Marseille, puisque ces jours derniers était proposé aux diocésains de découvrir les communautés grecque-Melkite, Arménienne, Maronite et Assyro-Chaldéenne, et ce vendredi en l’Eglise St Ferréol-Les Augustin, Mgr Pontier présidait une veillée de prière.

        Dès lundi, les pères synodaux commenceront leurs travaux. Avec eux, dans la prière, nous évoquons l’Esprit-Saint.

C’est le 19 septembre 2009, que le Saint-Père, à la suite à son pèlerinage en Terre Sainte, avait annoncé la convocation du synode, avec un double but : confirmer et renforcer les chrétiens dans leur identité, par la Parole de Dieu et les sacrements et raviver la communion ecclésiale entre les Églises particulières, afin qu’elles puissent offrir un témoignage de vie chrétienne authentique, joyeux et attirant.

« Durant le synode, (peut-on lire dans le texte de préparation) notre réflexion sera guidée par l’Écriture Sainte, écrite sur nos terres, dans nos langues (hébreu, araméen ou grec), dans des cadres et des expressions culturelles et littéraires que nous ressentons comme nôtres.

 Que nous dit la Parole de Dieu aujourd’hui et ici, à chaque Église, dans chacun de nos pays? Comment se manifeste à nous la Providence aimante de Dieu, à travers tous les événements faciles ou difficiles de notre vie quotidienne?

 Et question très importante pour beaucoup : Que nous demande Dieu en ces jours ?  Rester, pour nous engager dans le cours des événements, qui est le cours de la Providence et de la grâce divine ? ou bien émigrer?

Bien que les chrétiens soient presque partout une faible minorité au Moyen-Orient (sauf au Liban), allant de moins de 1% (Iran, Turquie) ; à 10% (Égypte) ; ils sont pourtant actifs, dynamiques et rayonnants. Mais le danger est dans le repliement sur soi et la peur de l’autre. Il faut donc renforcer la foi et la spiritualité des fidèles et resserrer le lien social et la solidarité entre eux, sans tomber dans l’attitude de ghetto.

Par ailleurs, les Pères du Synode, rappellent que l’éducation est l’investissement majeur : nos Églises et nos écoles pourraient aider davantage les moins favorisés.

Ils notent également que :

- Les conflits politiques en cours dans la région, ont une influence directe sur la vie, en tant que citoyens, comme en tant que chrétiens…

- L’Occupation israélienne des Territoires Palestiniens, rend difficile la vie quotidienne pour la liberté de mouvement et l’économie et la vie religieuse, par exemple l’accès aux Lieux Saints, conditionné par des permis accordés aux uns et refusés aux autres, pour raisons de sécurité…

- En Iraq, la guerre a déchaîné les forces du mal dans le pays, dans les confessions religieuses et les courants politiques. Elle a fait des victimes parmi tous les Irakiens, mais les chrétiens en ont été l’une des principales victime, parce qu’ils représentent la plus petite et la plus faible des communautés irakiennes, et la politique mondiale n’en tient aucun compte…

- Au Liban, les chrétiens sont profondément divisés au plan politique et confessionnel et personne n’a un projet acceptable par tous…

- En Égypte, la montée de l’Islam politique, et le désengagement des chrétiens par rapport à la société civile, rendent leur vie sujette à l’intolérance, à l’inégalité et à l’injustice. En outre, l’islamisation pénètre par les médias et l’école dans les familles modifiant ainsi les mentalités, qui s’islamisent inconsciemment…

Dans beaucoup de pays, l’autoritarisme voire la dictature, poussent la population, y compris les chrétiens à tout supporter en silence, pour sauver l’essentiel. En Turquie, le concept actuel de laïcité pose encore des problèmes, à la pleine liberté religieuse du pays…

D’autres se découragent et n’ont plus confiance dans leur société et dans sa capacité à leur procurer l’égalité avec tous les citoyens. En Orient, la liberté de religion veut dire habituellement liberté de culte. Il ne s’agit donc pas de liberté de conscience, c’est-à-dire de la liberté de renoncer à sa religion ou de croire en une autre.

La religion est en général un choix social et même national, et non un choix individuel. Changer de religion est perçue comme une trahison à la société, à la culture et à la nation, bâtie principalement sur une tradition religieuse.

Souvent, la conversion n’est pas par conviction religieuse, mais pour des intérêts personnels ou sous la pression du prosélytisme musulman, notamment pour pouvoir se libérer de ses obligations, face à des difficultés d’ordre familial. »

Voilà, Frères et Sœurs, à larges traits, ces quelques phrases tirées de ce long document préparatoire, qui sera la base de la réflexion du synode.

Il souligne dans la dernière partie de ce long texte, la communion ecclésiale, le témoignage des chrétiens dans ces pays, et se termine, avec pour conclusion générale, cette question fondamentale posée à toute l’Eglise : « Quel avenir pour les chrétiens du Moyen-Orient ? »

Et a cette interrogation c’est le Christ lui-même qui répond : « Ne crains pas petit troupeau, vit dans la foi et l’espérance. »

Que notre prière passe par Marie, Notre-Dame du Rosaire, pour soutenir les Pères du Synode dans leurs travaux, afin que nos frères et sœurs chrétiens du Moyen-Orient, soient avec nous tous, de dignes témoins de la foi en Christ ressuscité.

Amen.

 

Cf : Linéamenta du Synode pour le Moyen Orient du 10 au 24 octobre 2010. Site du Vatican.

 

 

 

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